Cameroun

Sœur Véronica et ses élèves

Gadji, Nkambé et Ngoya

Personnes de contact : Soeur Colette Ngombé, Soeur Hélène Kabasele et Soeur Godelieve de Saar

Les Sœurs de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (Sœurs missionnaires ICM) dont la maison mère fut établie à Heverlee où repose le corps de sa fondatrice, Sœur Marie-Louise De Meester, une Belge née à Roulers en 1857, avaient fondé, à Okola près de Yaoundé, une « Association pour l’encadrement des jeunes filles non scolarisées ».

Sœur Hélène Ngalula Kabasele, d’origine congolaise, avait pour mission d’accompagner les jeunes filles de la paroisse, dont beaucoup étaient mères, et de leur offrir les moyens de sortir de leurs conditions misérables, notamment par l’apprentissage d’un métier leur permettant de gagner honorablement leur vie. L’éducation de ces filles portait aussi sur d’autres domaines : formation humaine (planning familial, biologie, maladies sexuellement transmissibles, contraception, etc.), formation sur les plantes médicinales, puériculture, bases de gestion (prix d’achat, de revient, notion de bénéfice, etc.). Une école fut créée, dénommée « Ecole de la Seconde Chance ».

Pour la réalisation de ce projet, Opération-Secours, en 2012, avait réuni 2.000 € et Sœur Godelieve de Saar avait coordonné le projet, aidée par Sœur Mia.

Un autre projet, à savoir l’acquisition et l’installation d’un moulin à huile, fut réalisé en 2013. Hélas, par suite de circonstances totalement indépendantes de leur volonté, les Sœurs ICM furent contraintes, en 2014, de quitter Okola et décidèrent de s’établir au nord-est du pays, à Gadji, dans le diocèse de Batouri, où elles transférèrent le moulin à huile avec, pour ce transport, l’aide financière d’Opération-Secours.


A Gadji, dans cette région isolée à la population pauvre, les Sœurs ICM, loin de se décourager à devoir tout reprendre à zéro, ont recommencé leur travail de formation, notamment par l’alphabétisation des adultes et la mise en place de deux moulins à grain en plus du moulin à huile, et cela en raison des conditions spécifiques de  l’endroit et des différences de la production agricole (manioc et maïs). Elles ont également entrepris, partiellement avec l’aide financière d’Opération-Secours, de construire un bâtiment comprenant notamment une grande salle multidisciplinaire pour la formation des femmes et l’alphabétisation des adultes, ainsi qu’un petit bureau, et d’équiper ces locaux avec du mobilier adéquat.

Le 1er octobre 2015, ce nouveau bâtiment dénommé « Centre de formation Marie-Louise De Meester », du nom de la fondatrice de la Congrégation, a été inauguré.

Sa nécessité était tellement grande que le Centre fut immédiatement submergé par les demandes d’inscription. Ce centre est géré par Sœur Colette Ngombé.   En 2016, Opération-Secours a participé à la sécurisation des lieux par une modeste participation financière aux frais d’érection d’une clôture protectrice.

Quant aux cours de couture qui sont dispensés au Centre de formation, le problème le plus important en 2018-2019 fut de trouver  les moyens financiers de rémunérer le professeur de couture. Opération-Secours a envoyé 1.000 euros, ce qui correspond au salaire d’une année environ.  Il faut aussi acquérir du matériel didactique, comme des machines à coudre.

En 2020-2021, le Centre de formation a dû fermer à cause de la pandémie  de Covid-19.   Heureusement, la fermeture n’a été que temporaire et les cours de couture ont repris, deux jours par semaine seulement, faute de moyens financiers pour payer  le professeur de couture (debout sur la photo ci-dessous). Les autres jours, c’est donc Sœur Colette elle-même qui enseigne la broderie et donne des cours d’alphabétisation.

Autre activité du Centre : la création d’un champ communautaire pour lutter contre la malnutrition des enfants.  En 2021, 5.000 euros ont été envoyés aux Sœurs ICM du Cameroun, montant qui a été réparti entre les trois centres de Gadji, Nkambé et Ngoya.  

Quant à Sœur Hélène Kabasele,  après avoir exercé son apostolat à Batouri, au centre familial pour handicapés moteurs, puis à Nkambé, à 500 km de Yaoundé, au nord-ouest du Cameroun, où elle accompagnait les mères célibataires démunies, elle a été nommée conseillère de sa Congrégation pour le district du Cameroun et a résidé à Yaoundé d’où elle a continué à veiller sur les projets qu’elle avait initiés. 

Elle fut remplacée à Nkambé par Sœur Fidela Bibonimana. A cet endroit du Cameroun, la population dépend en grande partie de l’agriculture pour survivre.   Elle accompagne ces personnes dans la culture de maïs, de légumes, etc.   Un cours de fabrication de savon a été entrepris.  Des bâtiments doivent être construits pour abriter les réunions, le matériel et permettre à certaines femmes qui viennent des villages voisins de dormir sur place.

Grâce  à un généreux donateur, Opération-Secours a pu financer à 100 %, en 2017, la construction d’un local destiné à des fins sociales pour un montant exceptionnel de 6.730 €.

En 2018, Sœur Fidela Bibonimana créa un  groupe qu’elle a appelé « Espoir et Solidarité », composé d’une part d’adultes  cherchant à assurer financièrement la scolarité de leurs enfants par l’élevage et l’agriculture, et d’autre part de jeunes gens tentant de subvenir à leurs propres besoins par la confection de sacs, parfois ornés de perles.

En 2021, Sœur Hélène Kabasele nous informa une dernière fois des activités des Sœurs ICM à Nkambé et Ngoya : d’un côté le développement de plantations de maïs, de l’autre, la culture des plantes médicinales comme l’aloès vera, le curcuma, l’athénésia, le ricin, etc. car les hôpitaux sont souvent éloignés et les médicaments difficiles à trouver.  Fin 2021, Sœur Hélène quittera le Cameroun pour retourner dans son pays d’origine, la République démocratique du Congo.

En 2022 puis en 2023, Sœur Colette nous fera part des énormes difficultés que sa Communauté  rencontre pour aider la population, et cela, par manque de moyens financiers, mais aussi en raison de l’insécurité qui règne dans la partie anglophone du pays où se trouve Nkambé, insécurité qui  a entraîné pendant une assez longue période la fermeture de ce Centre.

Depuis 2023, le Centre de formation de Gadji est géré par une Sœur Thérèse Mbumba tandis que  le Centre de Nkambé a été rouvert.

Opération-secours continue à soutenir financièrement les Sœur ICM. 


Echos